Aujourd'hui, c'est grève générale. Une mobilisation comme on en a semble t'il pas connu depuis longtemps. Salariés du privé comme du public vont battre le pavé pour protester comme la baisse du pouvoir d'achat, et leur incertitudes sur l'avenir : suppression de postes chez les fonctionnaires, suppression de postes dans le secteur privé. Plus que des revendications, cette grève traduit les craintes de la population, qui voit depuis quelques années, le climat au travail se dégrader inexorablement, pour une qualité de vie qui n'augmente pas. Les salariés ont jusqu'ici accepté l'augmentation des pression et des cadences pour maintenir leur emploi, accepté les mutations, les changements incessants d'emplois et d'employeurs, les changements d'actionnaires - anonymes - qui ne savent même pas qu'au bout de la chaine, c'est un ouvrier qui rapporte de l'argent. Le gouvernement, avec à sa tête un président hyperactif et volontaire, mais souvent un peu trop autocratique. Il réforme à tout va, dans des domaines essentiels et dans d'autres qui semblent assez accessoire. Il réforme rapidement, trop rapidement sans doute. Car une réforme a beau être teintée des meilleurs intentions du monde, mal expliquée, elle est forcément mal acceptée.

Les français font grève aujourd'hui... Que revendiquent-ils, ils ne le savent pas très bien au final. Peut être tout simplement un raz le bol de ne pas être écoutés, et encore moins entendus. Un malaise devant une situation économique et, de façon liée, professionnel et personnel, qu'ils n'arrivent plus à maitriser. Pas de revendication, mais de grosse crainte devant un avenir de plus en plus incertain.

Raymond Barre, en 1975, disait que le bout du tunnel n'était plus très loin. Sauf qu'on continue de creuser vers le bas, et qu'il va être difficile de remonter à la surface... Si ça continue, on va bientôt découvrir le centre de la terre. Attention, ça brule parait-il.