Depuis quelques semaines, je dois prendre quotidiennement Métro et Train (le Transilien) pour aller au boulot. Au passage, j'ai également testé Tramway et Bus. Bientôt, les transports parisiens n'auront plus de secrets pour moi. Quand tout se passe bien, j'en ai pour 1h15 de trajet allé, et autant retour, répartit en 30 minutes de marche à pied, 15 minutes de métro et 30 minutes de train. Pour moi, qui ai toujours été habitué à être à proximité de mon boulot (genre, au maximum à 30 minutes de trajet), c'est tout bonnement énorme. Mais bon, ce serait supportable si il n'y avait pas tous les petits « à coté » qui me causent bien du souci. En 1 mois, j'ai connu une grève RATP, 2 grèves SNCF, les intempéries qui empêchent de faire passer les trains SNCF... Bref, en moyenne, mes trajets quotidiens s'élèvent plus à 3h qu'à 2h30. Sur 20 jours de trajets, j'ai eu des problèmes environ 10 fois. Ils sont gentils les socialistes à la mairie de Paris, mais ils devrait prendre un peu les transport en commun au lien de beugler contre ces méchants parisiens qui travaillent en banlieue et qui prennent leur voiture, ou contre ces affreux banlieusard qui osent venir travailler au centre de la capitale. Il y a bien des efforts à faire pour améliorer les liaisons entre travail et habitations. Il est certes intéressant d'inciter les gens à prendre les transports en commun, mais le réseau actuel est déjà au bord de la saturation, et les quelques lignes actuelles ne suffiront pas à désengorger les réseaux existent, ni à juguler la hausse inexorable de voyageurs. Heureusement donc que certains prennent leur voiture, car les transports en commun ne suffisent plus.

Sur les deux grèves que j'ai subit, RATP et SNCF, à chaque fois, les revendications tournaient autour des horaires. Les grévistes de la RATP protestaient contre l'allongement des horaires d'ouverture de nuit du métro (qui s'accompagnait quand même de plusieurs embauches de la part de la RATP). Les grévistes de la SNCF faisaient leur grève bi-annuelle parce que, comme deux fois l'an, la SNCF revoie (très légèrement, il faut bien le dire) les horaires des trains de son réseau (en gros, il doit y avoir à tout casser 3 ou 4 minutes de décalage entre horaires d'hiver et d'été). Les pauvres choux... C'est comme si les profs faisaient grève chaque année à la rentrée parce qu'on leur change leur emploi du temps. C'est proprement scandaleux ce genre de grève. Et encore, maintenant, ils doivent discuter avec la direction avant de faire grève. A quand l'ouverture à la concurrence des réseaux ferrés ? Enfin, bref, si on prend le temps perdu par tous les salariés que je croise le matin à cause des cheminots grévistes et qu'on multiplie ce temps par le salaire horaire moyen, je crois qu'on aura vite fait de rembourser le déficit de la SNCF, qu'on pourra même s'attaquer à la dette de l'état, et, rêvons un jour, augmenter le pouvoir d'achat des français. Olivier et Arlette peuvent dénoncer autant qu'ils veulent les bénéfices démesurés réalisés par les chef d'entreprises, ces derniers n'atteignent assurément pas les gaspillages causés par de telles prises d'otage des travailleurs...

Aujourd'hui, j'ai croisé une femme en panique parce qu'elle risquait – à cause des grèves – d'arriver en retard et d'avoir des problèmes avec son employeur. Au final, ce sont des personnes comme elle qui payent pour l'égoïsme de certains syndicats de cheminots. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir la sécurité de l'emploi. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir, sans risquer la perte de son emploi, de troubler le boulot des autres.