Depuis 3/4 jours circule sur Internet une vidéo où on voit, et surtout entends, la présidente de la région Poitoux Charente (ex ministre délégué à l'enseignement scolaire), dire quelques vérités qui font scandale. Je ne m'étendrais pas sur le fait qu'il me semble bizarre que cette vidéo sorte, bizarrement, à une semaine du premier tour des primaires du parti socialiste. Est-ce vraiment un pur hasard ou l'ouverture des hostilités ?

Alors, que dit-elle en substance notre chère Ségoléne ?

  1. Il va falloir être révolutionnaire
  2. Faire un pacte avec les syndicats
  3. Le noeud de l'échec scolaire se joue au collège
  4. Les enseignant restent plus longtemps au collège
  5. Il faut donner du soutient scolaire (gratuit) aux élèves qui en ont besoin
  6. Acadomia se développe...

Bon, alors, pour la proposition "1", je suis d'accord avec elle, mais je ne suis pas sur qu'elle soit la plus à même de mener la révolution. Pour la 2, je ne ferais pas de commentaires sur le pacte à passer avec les syndicats. Ils sont quand même un frein à beaucoup de réformes intelligentes... Passons aux choses sérieuses...

Il est indéniable qu'il y a un problème au niveau des collèges. Les collèges cumulent les difficultés pour intégrer des élèves hors course avant même de commencer, et le peu d'énergie restante ne permet pas vraiment d'intéresser et d'élever les élèves les plus brillant. Il serait vraiment utile d'augmenter la présence d'adulte dans les établissements. Là dessus, je pense qu'elle à raison. Mais cela pose un problème. Ne faudrait-il pas commencer par augmenter sensiblement le nombre de surveillants (qui pourrait, eux aussi, apporter un peu de soutient individualisé, notamment pour l'apprentissage de la lecture) ? Pour que les profs restent plus au collège, il faudrait par ailleurs leur aménager un bureau (un bureau est une table personalisée mis dans une pièce pour travailler - elle aussi appelée bureau. Il peut y avoir plusieur bureau par pièce...) - ou tout au moins s'assurer que chaque prof a sa salle, personnelle, avec un bureau et une armoire, un peu à la manière d'un instituteur qui a sa propre classe. Il faut aussi leur donner accès à des moyens de travail moderne, en équipant chaque prof d'un ordinateur, d'un projecteur, et d'une connexion internet. Outre le coup matériel d'un tel équipement, il faut prévoir un administrateur réseau - qui ne soit pas un simple prof de math bénévole - et qui soit à même de contrôler tout ça...

Passons au soutient scolaire, et aux bons jours d'Acadomia. Je suis d'accord avec Ségoléne que c'est un véritable scandale... Mais bon, elle ne regarde qu'une partie du problème. Les cours de soutient scolaire existent déjà. Prenez une classe banale, et proposez des cours basés sur le volontariat (cela se fait dans pas mal d'établissements - et est même prévu dans les programmes). Que constate t'on ? Qu'il n'y a quasiment pas de candidats pour ces cours, et quand il y a des élèves qui y assistent, ce sont rarement ceux qui en ont le plus besoin. Maintenant, convoquez les parents, et expliquez leur que leurs enfants auraient tout intérêt à assister à ces cours. Les parents vous diront : "vous comprenez, mon bon monsieur, on ne peut quand même pas le forcer...". Par contre, ce sont les même qui, 3/4 mois plus tard vont "se saigner" pour payer des cours beaucoup plus cher à Acadomia (parce que, c'est bien connu, un étudiant c'est beaucoup plus compétent qu'un prof (sic)).

Alors, non, Ségoléne n'a pas dit trop de C... dans sa vidéo, mais je ne suis pas sur que l'on soit prêt à se donner les moyens de faire évoluer le système, et surtout les mentalité des professeurs, des parents et des élèves (bref, de la société toute entière).

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