La carte scolaire a été crée afin de favoriser la mixité sociale et empêcher la désertification intellectuelle des "mauvais lycées" et l'élitisme de "bons lycées". Mais le monde est ce qu'il est. Les cadres habitent rarement dans les banlieues et les plus pauvres, rarement au coeur des villes. Au lieu de mixité sociale, on a assisté à un accroissement des inégalités. Les bons élèves démunis des banlieues sont théoriquement condamnés à aller dans le lycée difficile proche de leur tour d'habitation. Et si une famille a un peu plus de moyens, mieux vaut envoyer leurs enfants dans le lycée privé d'à coté.

Il y a certes, des passes droits, des astuces pour contourner la carte scolaire... Mais en fait, il est rare que l'on en ai vraiment besoin. on habite souvent dans un quartier à la hauteur de notre niveau social. La vrai question, celle à laquelle personne ne répond, est la suivante : comment faire en sorte de créer une réelle mixité (et émulation) sociale dans les collèges et les lycées ? Comment ne pas reproduire, à l'intérieur des établissement, les ghettos que l'on retrouve à l'extérieur ?

J'imagine mal imposer à un élève "de la ville" d'aller dans le lycée de banlieue. Ce serait sans doute bien injuste. A l'opposé, je trouverais normal que l'on envoie les meilleurs élèves de lycée difficiles dans des établissement qui leur offrent des conditions de travail plus sereines. C'est aussi cela, "l'égalité républicaine" et "l'ascenseur social". Mais alors, me direz vous, au lieu de "résoudre le problème", je l'aggrave en enlevant les meilleurs éléments à des établissement qui en ont déjà peu. Certes...

La seule solution que je vois pour faire en sorte d'assurer une mixité sociale serait, peut-être, de permettre à certains élèves de passer quelques temps dans des lycees, hors de leur banlieue. De découvrir autre chose, un autre environnement. Certes, cela troublerais peut être un peu l'ordre des meilleurs établissements, mais déchargerais peut-être un peu les établissement les plus en difficulté. Il faut aussi pouvoir donner des perspectives à ces élèves, leur faire comprendre qu'apprendre, ce n'est pas forcément ennuyeux. Leur prouver que les études peuvent les sortir de leur ghettos... Mais en la matière, tout reste à faire. Cela nécessite, quelque part, une évolution des mentalités dans la société.