On en parle partout, c'est le nouveau concept à la mode : le Web 2.0. Ignorant que vous êtes, vous ne saviez pas qu'avant, vous surfiez avec Internet Explorer 6.0.2, installé confortablement devant votre Windows XP service pack 2, devant la version 1.0 du web. Et bien maintenant, vous allez, on vous le promet, surfez sur le Web 2.0, une nouvelle évolution, que dis-je, une révolution, du web. Toutes les entreprises s'y mettent, de Google à Yahoo en passant par AOL, car il ne s'agit pas de rater le coche, de prendre le train en marche. Les marketeux promettent de nouvelles applications révolutionnaires, génératrices à coup sur de cash flow merveilleux. De nouvelles starts-up se créent tous les jours autour de cette nouvelle notion. Les entreprises qui travaillent dans le domaine du web et qui n'estampillerais pas leur site "Web 2.0" sont d'ailleurs, à coup sur, condamnés à disparaître.

Mais alors, me direz vous, qu'est ce que le Web 2.0 ? Quelle est cette idée REVOLUTIONNAIRE à laquelle personne n'a pensé avant ? et bien, euh... C'est un concept... C'est pas une nouvelle technologie, ce n'est pas vraiment concret, c'est une nouvelle façon de concevoir le web. C'est un ensemble de technologies qui, avec l'avènement du haut débit, vont pouvoir permettre d'augmenter l'interaction entre le site et l'utilisateur. La belle affaire... Certes, les technologies comme l'AJAX permettent désormais bien plus de choses, mais est-ce que cela justifie la définition d'un nouveau concept appelé "Web 2.0". Cela est dans l'évolution naturelle du Web, au même titre que le passage du HTML au DHTML ou au XHTML, au même titre que la mise en place des feuilles de style CSS, que le développement des technologies PHP et My SQL. Le Web 2.0, dit-on, ferait peur à Microsoft car il serait alors possible de fournir à l'internaute des applications de bureautique directement dans son navigateur, voire de créer des PC sans disque dur. J'ai moi même un PC sans disque dur à la maison. Je ne l'ai même pas acheté. France Télécom me l'avait prêté, il viens juste de me l'offrir : cela s'appelle un Minitel. Le concept de bureau virtuel n'est pas nouveau. Bill Gates, il y a 10 ans, dans les "routes du futur", avait prévu ce genre d'évolution. Je doute que Microsoft n'ai pas étudié la question. Par ailleurs, je me vois mal passer mes journées à taper des rapports confidentiels sur des applicatifs hébergés en ligne, et à distance. Mon employeur ne le permettrait pas.

Il y a actuellement un Buzz monstre autour du Web 2.0, tout comme il y avait un engouement certain pour le Web 1.0 avant l'éclatement de la bulle internet. Certes, ce n'est pas la folie des débuts de l'Internet grand public, mais souhaitons que les investisseurs qui s'intéressent aujourd'hui au Web 2.0 mettent leur argent dans des entreprises qui ont une bonne vision de ce que sera le web de demain, quelque-soit la version qu'on lui associe. Cela permettra, peut être, d'éviter que l'on assiste à une Bulle 2.0.