Une anglaise qui travaillait pour le cabinet comptable Dixon Wilson vient d'être licenciée pour avoir tenu un blog un peu trop médiatique au goût de son employeur. Celui-ci prétend que les faits relatés dans le blog permettaient de faire le lien entre la petite anglaise et l'entreprise comptable Dixon Wilson. Pourtant, ces derniers auront mis prés de deux ans pour découvrir l'existence de ce blog, suite à la publication d'un article dans "le parisien". A aucun moment - avant son licenciement - l'anglaise n'a, semble t'il, révélé le nom de son employeur. La lettre de licenciement, qu'à réussit à se procurer Maître Eolas, semble d'ailleurs bien légère au niveau des motivations.

Toujours est-il que la nouvelle va, encore une fois, faire le tour de la blogosphére et causer bien des dégâts à l'image de marque de la très british société Dixon Wilson. Pire, l'affaire va déjà bien au delà de la blogosphére puisqu'elle fait les titres de la presse étrangère : CNN, The Telegraph, Middle East Time, Times Online, Nieuwsblad, Le Monde...

Une précédente affaire avait été celle de ce proviseur, mis à pied, puis dégradé avant d'être réintégré dans l'éducation nationale. Une affaire qui avait fait grand bruit mais qui, globalement, était restée confinée au milieu des blogs. Cette affaire nous aura, au final, moyennement étonné de la part d'une administration qui a bien du mal à se réformer... Nombreux sont les exemples d'entreprises qui se sont ainsi tiré une balle dans le pied en créant un raz de marée médiatique dont elles voulaient initialement se prémunir. C'est le cas par exemple de Kraft Food (alias Milka), dont on se demande vraiment si la petite couturière de bourg les valences représentait vraiment une menace pour la multinationale alimentaire. Cette seconde affaire avait également fait grand bruit et les titres de la presse... Mais cela été resté confiné à la France. Là, le cas de la petite anglaise est bien pire puisque l'affaire est relayée dans le milieu des blogs et dans la presse française et internationale. Heureusement encore que nous sommes en période estivale et que beaucoup de blogueurs sont absents de la toile.

Je me pose donc toujours cette question : qu'est ce qui pousse des entreprises, multinationales, obnubilées par leur image et la communication qu'elles propagent à l'extérieur, à se tirer ainsi une balle dans le pied ? Pour la petite anglaise, n'aurait-il pas été plus simple de la convoquer et de lui signifier qu'il fallait absolument qu'elle fasse attention de ne pas révéler l'identité de son employeur. Lui demander, au besoin, de modifier quelques éléments... Cela aurait été un signe d'ouverture et de tolérance. L'affaire en serait resté là et personne n'aurais été mis au courant. Au lieu de cela, l'employeur s'est risqué à licencier l'employée, et à provoqué, du même coup, un raz de marée médiatique totalement incontrolable - et durable : il ne va pas être évident de faire disparaître cette histoire de la toile. Déjà, quand on tape Dixon Wilson dans Google, on tombe sur les détails de cette affaire, tout comme quand on tape Milka, on tombe toujours, plus d'un an après, sur les détails de l'affaire (qui a, au passage, fait jurisprudence). Devant tant d'incompétence, on peut se demander si ce n'est pas "un mal pour un bien" pour cette anglaise qui, du fait de cette publicité, ne tardera pas, je l'espére, à trouver un nouvel employeur, plus attentif à ses capacités.

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